Ubuntu, un mot africain fait référence à « Je suis parce que nous sommes ».
En tant qu’êtres humains, nous avons besoin les uns des autres et, progressivement, nous développons un plus grand sentiment de communauté. Que nous soyons riches ou pauvres, nous avons quelque chose à donner pour le bien des autres ; un geste, un sourire, une oreille attentive, une présence, un mot gentil, du temps et un partage d'expériences. Vivre Ubuntu enrichit à la fois celui qui donne et celui qui reçoit en formant un tout ; on apprécie ainsi non seulement sa propre vie mais aussi celle de l'autre. Toute cette attention et ce souci les uns des autres nous permettent d'être témoins de la Règle d'Or : « Faites aux autres ce que vous souhaitez qu'ils vous fassent ». Il s’agit du pouvoir éthique universel qui traverse les frontières de la nationalité, du sexe, de l’âge, de la culture, de la religion, de la couleur, des savants, des analphabètes, des traditions, de la foi……. La liste est interminable.
Dans notre Paroisse du Saint-Esprit, un vieil homme de soixante-seize ans, Joseph Kiilu, est témoin à la source d'une vie transformée par la foi. Ce vieil homme habite loin de la paroisse. En raison de son âge et de sa mauvaise vue, il lui faut deux heures de marche pour rejoindre la paroisse et assister à la célébration eucharistique quotidienne. « Qu'est-ce qui lui fait prendre le risque de venir à l'église ce matin-là avec sa mauvaise vue ? Une question qu'on pourrait se poser. Le vieil homme nous donne la réponse. « Ma vie chrétienne est renforcée par la Sainte Eucharistie où je puise l'énergie qui me permet de me réveiller chaque matin et de louer le Seigneur ». Il dit cela avec un sourire et une profonde conviction.
Un matin tôt, à 5 heures du matin, alors qu'il se rendait à l'église paroissiale et récitait son chapelet, il rencontra des voleurs qui lui demandaient de l'argent. Il leur montra son chapelet et dit : « Ceci est mon seul trésor ». Les voleurs lui ont demandé de prier pour leur conversion.
Notre communauté est à quelques minutes à pied de l’église paroissiale et nous sommes touchées par la foi si forte de ce vieil homme qui le fait persévérer malgré la pluie, le froid et tout ce qu’il rencontre sur le chemin de l’église. Il ne se plaint jamais, mais il remercie Dieu pour tout. Sa foi et sa soif de Dieu ont été source de force pour la communauté dans sa mission.
Pendant le Carême, nous avons décidé de marcher jusqu’à la maison du vieil homme et de cheminer avec lui dans les activités et les lectures du Carême. Des jeunes de la paroisse nous ont rejoint, lui ont rendu visite, lui ont coupé les ongles, ont lavé ses vêtements et lui ont donné des vêtements. Sa joie et son bonheur l'ont fait s'exclamer : « Le Saint-Esprit m'a visité aujourd'hui ».
Le vieil homme est un modèle de personne transformée par la foi pour sa famille, ses voisins et sa paroisse. Sa foi en action lui permet de relever les défis, non pas seul, mais avec Dieu.
Le Carême 2024 nous a laissé la marque de ce vieil homme alors que nous avons redécouvert que la foi transforme l'inquiétude, la peur, l'anxiété et les plaintes en prière, en confiance, en liberté, en une nouvelle espérance et en gratitude.
La foi est un voyage profondément personnel et elle s’épanouit en partant du cœur. Il est possible de vaincre le désespoir rien qu’en suivant Jésus et en faisant confiance à ses paroles : « N’ayez pas peur, ayez simplement la foi ». (Marc 5 : 35-36).
PAR LA COMMUNAUTÉ KANGUNDO